Le Palais des Sports pouvait-il s’offrir une plus digne sortie ? À l’aube de son dernier printemps comme théâtre des plus grands événements sportifs en salle de Caen, l’illustre édifice affiche fièrement sa seconde jeunesse. Le bâtiment quinquagénaire n’en finit plus de jouer à guichets fermés.
Le Caen Basket Calvados en a fait une forteresse aux ambiances exceptionnelles depuis plusieurs années. Cette saison, l’autre club résidant transforme l’antre inauguré le 25 mai 1968 en petit chaudron. Le Caen Handball, sixième de Proligue (deuxième division nationale), a fait le plein lors des trois derniers matchs à domicile. Il espère prolonger la série ce vendredi 17 mars 2023 à l’occasion de la réception de Tremblay.
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Vendredi 3 mars, 2 500 personnes s’étaient pressées au match des Vikings face à la lanterne rouge, Strasbourg. « C’est quelque chose de fabuleux, commentait l’entraîneur Roch Bedos. Avoir la capacité de remplir ce Palais des Sports, c’est une réussite. Il y a un public qui a envie de s’enthousiasmer, qui a envie de vibrer avec nous. Il faut cultiver cela. » Le Caen Handball ne s’en cache pas, l’objectif est de disputer les cinq derniers matchs de la saison régulière à la maison devant des tribunes bondées.
Caen a « changé de méthode »
On est loin des 1 350 spectateurs, en moyenne, qui peuplaient le gymnase la saison dernière. Le Caen Handball avait fait d’une forte affluence une ambition majeure pour la saison actuelle. S’il est en train de réussir son pari, c’est parce qu’il s’en est donné les moyens. « On a changé de méthode », soutient Thomas Lamora.
J’étais persuadé qu’en proposant un produit de qualité, les gens allaient se battre pour venir. On s’est rendu compte que bien jouer ne suffisait pas.
Il y a dix ans, le Caen Handball investissait le Palais des Sports en pleine ascension. Après avoir végété en Pré-Nationale et en Nationale 3, il arrivait lancé en Nationale 1. Le public, séduit par cet élan sportif, était au rendez-vous. Mais le retour en force du CBC et une certaine stagnation sportive, certes à haut niveau, ont étiolé l’affluence aux matchs de handball.
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Un recrutement essentiel
Le 6 septembre 2022, il n’y avait que 600 spectateurs au match de Coupe de France contre Nîmes, actuellement sixième de Starligue (première division). « C’est parce qu’on n’avait pas assez travaillé, estime Thomas Lamora. Même à cette date, on aurait dû être plein. » La remise en question a été efficace. Désormais, Caen ne mise plus seulement sur sa dynamique sportive.
Une salle remplie, ça se travaille. Avec Julien Georges, qui nous a rejoint il y a quelques mois, on va vers le public, on propose des deals, on dynamise la billetterie. On commence à comprendre la recette.
Spécialisé dans l’événementiel, Julien Georges est l’homme qui pilote la nouvelle approche du Caen Handball. « Il faut travailler avec des personnes dont c’est le métier, insiste Thomas Lamora. On investit dans l’humain et dans les compétences. Ce qui était une intuition devient une méthode. »
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Méthode et résultats sportifs
Les efforts fournis n’ont pas tardé à payer. « On alimente le système. Les gens sont contents. Je crois que le spectacle qu’on produit est suffisamment de qualité pour qu’ils aient envie de revenir une fois qu’ils y ont goûté, parce qu’on a provoqué leur venue. » Caen, qui a abandonné les nombreuses invitations du passé au profit de tarifs réduits pour les groupes, fait valoir des performances de qualité et un jeu plaisant.
Les résultats contribuent à cette affluence. On s’associe fortement à une équipe qui gagne. Je pense que les spectateurs éprouvent aussi du plaisir parce que nous avons une équipe qui court, une équipe qui ne compte pas ses efforts.
Handballeurs, amateurs de sport et partenaires ont pris l’habitude de se retrouver le vendredi soir. Les bénéfices se répercutent à différents points de vue. « Le public devient de plus en plus supporter. C’est notre volonté », confie Roch Bedos. Il est un soutien non négligeable pour les joueurs.
La billetterie, une part croissante du budget
Au-delà du sportif, l’enjeu est aussi financier. Les recettes billetterie ne sont pas négligeables dans un budget de 1,4 million d’euros. Les 15 matchs de Proligue disputés à domicile représentaient 5 % du budget de Caen la saison dernière. Le chiffre devrait être doublé cette année. « On espère 15% la saison prochaine », précise Thomas Lamora. La saison prochaine sera la première dans le nouveau Palais des Sports.
Quand on était 1 300 la saison dernière, on pouvait craindre qu’on aurait du mal à remplir les 3 700 places (en configuration handball, ndlr) du futur Palais des Sports. Aujourd’hui, je pense que c’est dans nos cordes.
Arriver en position de force dans l’enceinte qui sera achevée en septembre 2023, c’est la ligne d’horizon du Caen Handball. Cette fin de saison constitue presque une répétition générale. « Il faut que cela devienne un show. On se prépare à ce que l’on fera l’année prochaine. Il faudra se mettre à la hauteur de l’outil », expose le président du club.
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Un cercle vertueux
« Un club fort est un club avec un public », soutient Thomas Lamora. Caen est en train de cocher cette case dans sa constante progression. Il compte sur ses tribunes pour l’aider à conserver la sixième place du classement, synonyme de barrages, et passer ainsi un nouveau cap. Une histoire de cercle vertueux…
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