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Ski : les équipementiers de sports d'hiver redoutent un contrecoup en 2021 - Les Échos

Publié le 25 déc. 2020 à 14:04Mis à jour le 25 déc. 2020 à 14:31

Jusque-là discrets depuis le début de la crise sanitaire, les professionnels des équipements, de l'aménagement de la montagne et des matériels de sport tirent la sonnette d'alarme. Dans une lettre envoyée au Premier ministre, Jean Castex, les trois fédérations du secteur, l'Union Sport & Cycle, le Cluster Montagne et Outdoor Sports Valley, ont demandé au gouvernement « d'inscrire la montagne dans un plan de relance massif, innovant et ambitieux ».

Situés en amont de la filière des sports d'hiver, les fabricants de skis, constructeurs de télécabines et autres se disent « très impactés » par les conséquences de la pandémie et la fermeture des remontées mécaniques. A ce jour, les pertes de chiffre d'affaires des fournisseurs, industriels, partenaires et experts français des domaines skiables approchent les 40 %, « et la situation va se détériorer en 2021 avec des cycles d'investissements des stations en forte baisse et des conséquences sociales et économiques inévitables pour les fournisseurs français de la montagne », écrivent-ils.

Le plan de soutien de 400 millions d'euros annoncé par le gouvernement le 11 décembre pour les sociétés de remontées mécaniques, les commerces ou les professeurs de ski ne devrait pas leur bénéficier. « Le gouvernement a entendu notre appel et nous échangeons avec Bercy », indique Patrick Grand'Eury, président du Cluster Montagne (450 entreprises pour 5.500 salariés et un chiffre d'affaires annuel de plus de 1 milliard d'euros).

Surstocks

« Une fois que les programmes de soutien mis en place par le gouvernement auront cessé, nos entreprises, qui sont à 80 % des TPE, auront du mal à redémarrer et, plus encore, à poursuivre leurs programmes d'innovation », redoute Patrick Giraudon, président d'Outdoor Sports Valley (OSV), qui regroupe 450 entreprises et 5.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros.

Dans les magasins de sport, le niveau des stocks est très haut, certains, en ville, n'ayant vendu que 5 % de leur matériel. Les ventes de skis de randonnée ou de raquettes ne pourront pas compenser la perte de chiffre d'affaires. « En raison des surstocks annoncés et de la limite des capacités d'investissement des magasins de station, les commandes pour l'hiver suivant sont déjà envisagées avec des conditions dégradées », affirme l'Union Sport & Cycle, dont la branche Ski Force abrite 20 des plus grandes marques de skis et de snowboard qui fournissent les 1.500 magasins de sport en montagne.

« Une économie de ruissellement »

Selon cette organisation professionnelle, la fermeture des remontées mécaniques a engendré une série d'annulations de la part des loueurs de skis, qui « ont perdu le tiers de leur chiffre d'affaires annuel ». « Il est vital de reconnaître ce phénomène en intégrant les entreprises fabriquant du matériel de sports d'hiver ou de commerce de gros pour ce même matériel au niveau S1 du fonds de solidarité », réclame Morgan Redouin, le président de la commission montagne de l'Union Sport & Cycle.

« Les sports d'hiver sont une économie de ruissellement […]. Derrière les domaines skiables, il y a un millier de structures et toutes dépendent des investissements des entreprises et des collectivités de montagne », ont rappelé les professionnels de la montagne dans leur lettre à Jean Castex.

Reports de commandes

Dès lors, pour les signataires de ce courrier, « il est impérieux et légitime » que la filière puisse bénéficier d'un dispositif d'aides spécifiques et du soutien de l'Etat. Avec surtout une prise en compte de la saisonnalité des investissements en station.

« En 2020, nous enregistrons déjà des baisses de prises d'ordre de 30 à 50 %, selon le type d'équipement, à la suite de la fermeture anticipée des stations, le 15 mars dernier », s'alarme Patrick Grand'Eury, président du Cluster Montagne. Xavier Gallot-Lavallée, président de l'équipementier de stations de sports d'hiver MND, avance le chiffre de 30 % de report de ses commandes en raison de la pandémie. Même si le marché hexagonal ne représente que 30 % de l'activité du groupe savoyard, qui vient de finaliser le rapatriement en France de l'ensemble de ses unités de production, il rappelle que « les domaines skiables français investissent en moyenne 350 millions d'euros chaque année ».

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